Profession: blogueuse

Profession: blogueuse

Crédit photos: Photographie Atypic

3 ans, ayoye ! Je ne peux pas vous dire à quel point ces 3 dernières années ont passé si vite. Vous m’auriez dit que dans 3 ans j’allais vivre de mon blogue et créer du contenu pour de belles entreprises et compagnies, je n’y aurais pas cru. Donc, aujourd’hui, j’avais envie de vous parler de mon parcours, de mes embuches, de mes victoires, de mon travail en général comme blogueuse/instagrameuse/influenceur. Je sais que plusieurs sont curieuses de savoir ce qui se passe dans mon quotidien, mais j’ai aussi envie de démystifier quelques petites choses par rapport à mon métier.

J’ai commencé mon blogue il y a 3 ans dans le simple but de partager, partager avec vous ma passion pour la mode. Ben oui, la mode ! Mais je voulais le faire à ma façon, je voulais le faire pour aider certaines filles, je voulais le faire pour le fun. J’avais énormément de questions sur les médias sociaux par rapport à mes « outfits » sur Instagram et où je prenais mes vêtements. Je suis la chasseuse d’aubaines, tsé la fille qui trouve une robe à 5$ dans le rack des soldes qui a été laissée de côté et qui transformait cette fameuse robe en un look qui avait l’air d’en valoir 100$ !

Faque, j’ai commencé à me prendre en photos dans le miroir et dans les cabines d’essayage. C’est comme ça que j’ai commencé et c’est ainsi que j’ai piqué la curiosité de certaines. C’est certain qu’au début, la « Sarah d’Occupation Double » était encore bien présente dans l’esprit des gens malgré que mon passage au petit écran remontait à plus d’un an… Effectivement, peut-être que je ne serais pas rendue où je suis rendue si cela n’avait pas été de la « popularité instantanée » de cette émission, mais j’ai travaillé très fort au fil des années pour me défaire de cette image et que les gens apprécient mon contenu et non la « fille d’OD ». Durant la première année, je suis revenue à Québec, j’ai commencé à travailler dans un resto (je n’avais jamais travaillé auparavant dans un restaurant, mais il faut ce qu’il faut quand on se part à son compte) Alors, de fil en aiguille j’ai développé le blogue, Caroline ma coiffeuse et amie s’est jointe à moi, ensuite Marieline ma maquilleuse, on formait un petit trio ! Elles m’aidaient pour certains articles et pour des looks, un bel ajout qui a fait une super différence au niveau de la diversité du contenu. Pendant ce temps, j’ai lancé ma compagnie en événementiel (eh oui, je voulais faire ça) Je n’avais jamais organisé de mariages ou d’événements corporatifs, mais ça me parlait…. C’est drôle parce que finalement je n’en ai jamais organisé non plus haha Tsé comment la vie suit son cours parfois. Maintenant, j’ai plusieurs collaboratrices de toute sorte, j’ai également ma gentille photographe Marie-Ève qui collabore sur différents projets avec moi! Bref, j’ai une belle équipe derrière moi.

Donc, en aout 2015, j’ai décidé de quitter le resto et de me lancer dans le vide avec le blogue. Je voyais qu’il y avait une certaine ouverture au niveau des compagnies, les agences de communications et PR commençaient à faire appel à des blogueuses et influenceurs pour des campagnes marketing. Ce qu’il faut savoir c’est que l’on est très en retard par rapport aux États-Unis et en Europe par rapport au marketing d’influence. Donc, je vous dirais qu’officiellement j’en vis depuis 1 an et demi. Eh oui, je n’ai pas d’autres emplois, mon métier: blogueuse! C’est drôle, ça surprend souvent les gens et ils ne comprennent pas vraiment ce que je fais exactement de mes journées et comment je gagne ma vie…

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Pour vous expliquer un peu comment je fais mes sous, je crée des partenariats avec des compagnies pour produire du contenu dit « commandité/sponsorisé ». Par contre, c’est bien important pour moi de collaborer avec des marques qui me ressemblent, d’essayer réellement les produits/services de la compagnie ou de la marque à promouvoir. Tout mon contenu est authentique et mes opinions sont réelles, vraies et transparentes. Je veux que mon contenu soit intéressant pour vous, pour mes abonnés, afin de vous faire découvrir des trucs nouveaux susceptibles de vous plaire et de piquer votre curiosité. C’est primordial pour moi avant tout, je sais que c’est important puisque j’ai en quelque sorte une certaine influence sur vous.

Une de mes priorités, c’est aussi de créer du contenu organique, plusieurs pensent que si je ne suis pas rémunérée ou payée, je ne vais pas en parler… Eh bien c’est tout à fait faux. Je paie la majorité de mes vêtements et de mes trouvailles, même plusieurs produits de beauté et de maquillage (j’aime bien le Sephora comme tout le monde haha). Oui, je me fais donner énormément de produits de beauté, des bijoux, etc. Quand ça arrive, j’en fais l’essaie et je vous en parle si j’ai vraiment aimé le produit sans nécessairement être payée par la compagnie, genre une nouvelle gamme de rouges à lèvres trop cool bien si je l’aime c’est sur que je vais en parler! Donc, c’est pour cela que je marque souvent « payé avec mes sous ou mon argent », parce que plusieurs assument que je n’achète rien et que tout m’est donné et que je vous pousse des vêtements, des produits, etc. Si c’est commandité, j’utilise le hashtag #commandité, #sponsorisé, #collabo ou même #ad, anyway c’est maintenant obligé par les normes canadiennes de la publicité ! Même si ce contenu est commandité, je m’informe sur le projet, la campagne, ce que j’ai à fait, si j’aime si je n’aime pas, etc.

J’aime avoir une liberté et une flexibilité pour créer mon contenu, je dois vraiment pouvoir dire mon opinion et parler de mon expérience à ma façon. Jamais vous n’allez me voir vous parler d’un produit que j’ai détesté juste parce que la compagnie m’offre un cachet. La transparence, c’est tellement important dans notre domaine. J’aime beaucoup encourager aussi les petites compagnies québécoises qui commencent, parce qu’un petit coup de pouce ça peut faire une différence. Il y a tellement de belles entreprises au Québec qui gagnent à être connues!

Par contre, il y a malheureusement plusieurs techniques « douteuses » qui compliquent le milieu et qui rendent la compétition encore plus ardue ! Eh oui, c’est un phénomène qui est plutôt répandu et qui est surprenamment grandissant, l’achat de « likes » et d’abonnés. C’est accessible assez facilement, suffit de faire quelques recherches sur le web pour trouver des applications ou des sites pour acheter des « followers » et des likes. Beaucoup y ont recourt, mais c’est aussi très facile de reconnaître ceux qui ont recourt à ce genre de techniques. Il y a aussi beaucoup de « concours en chaine » comme de gros « giveaway », plusieurs Instagrameurs forment un groupe et vous devez suivre chaque personne pour pouvoir participer au concours et ça donne un gros « boost » d’abonnés en moins de 24 heures et par la suite les Instagrameurs suppriment le concours ni vu ni connu. Il y en a aussi qui s’achètent du trafic sur leur site, je ne savais même pas que l’on pouvait faire ça, c’est assez poussé merci! Ça vient en quelque sorte rendre notre travail moins crédible et réel, il faut toujours se justifier par des statistiques pour démontrer l’engagement organique de nos différentes plateformes. C’est très plate pour notre industrie, mais c’est aussi très fréquent ces fameux « shorts cuts » si je peux dire et c’est vraiment dommage parce que ça vient « biaiser » le travail de celles qui buchent dure pour y arriver et vivre de leur passion. Ça reste un choix et c’est à la discrétion de chaque blogueuse de fonctionner de la façon qui lui semble la meilleure, mais bon… Pour moi ce qui est important ce n’est pas la quantité d’abonnés, mais bien la qualité. Pour vous donner une idée, il y a 4 ans grâce à OD, j’avais déjà 15 000 personnes sur Instagram… dans ce temps-là, c’était ÉNORME. Alors, c’est sur que j’ai commencé avec une bonne base, mais je grossis petit à petit. Personnellement, je trouve que c’est tellement plus valorisant d’avoir de nouveaux abonnés qui aiment réellement mon contenu et qui ont envie de me suivre pour moi, Sarah que d’avoir X nombres d’abonnés « fantôme ». Je tiens à répondre à chacun des messages que je reçois en privé ou même à tous vos commentaires et vos questions moi-même. Je n’ai pas personne qui s’occupe de mes médias sociaux à part moi. J’aime interagir avec les gens :)! Il y a également l’algorithme qui rend la tâche encore plus difficile, sur Instagram, il faut publier à un moment où nos abonnés sont présents et s’assurer que notre publication va s’afficher dans le « top » de la liste. Donc, c’est souvent en montage russe, il faut que la publication soit populaire dans la première heure sinon elle risque d’être propulsée vers le bas ou tout simplement ne pas apparaître dans le fil d’actualité de nos abonnés… plus tu as d’abonnés plus l’algorithme te pénalise même sur Facebook. Pas tout évident à gérer disons hihi Si vous utilisez bien vos hashtags, si votre contenu est pertinent, intéressant et se démarque, vous allez voir les abonnés vont monter graduellement, il ne faut pas se décourager !

Mon travail n’est pas reposant, je suis tellement comblée et heureuse de faire ce que je fais ! C’est vrai que c’est un emploi de rêve, mais il y a l’envers de la médaille aussi… c’est un travail qui est 7 jours sur 7… je ne compte même plus mes heures, ça m’arrive souvent de passer mes soirées à répondre aux commentaires et à publier. Je dois aussi toujours prévoir ce qui s’en vient dans ma semaine à l’avance, j’ai un calendrier de publications. Oui, je publie quand même de façon spontanée, mais il faut avoir une certaine rigueur et une éthique de travail lorsque l’on fait affaire avec des compagnies pour des partenariats. Il y a des « deadlines », il faut faire approuver nos publications et nos articles, prévoir les dates de publications et bien entendu créer du contenu intéressant et engageant !

Pour celles qui aimeraient se créer un blogue ou même qui rêvent d’en vivre, si j’ai un conseil à vous donner, faites-le pour le plaisir, faites-le à votre façon et concentrez-vous sur vous-même et non ce que les autres font ! C’est la « mode » les blogues et les influenceurs, mais ce n’est pas donné à tout le monde de transformer cette passion en travail à temps plein. Ça prend beaucoup de travail, un esprit créatif et l’envie de se différencier des autres dans un milieu très difficile et compétitif ! Trouvez votre niche et créez du contenu avant tout pour vous même et la suite viendra J !

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